vendredi 15 septembre 2017

L’irruption de l’islam et le « Moyen Âge » indien : huit siècles de génocide et de nettoyage ethnique

Comme l’indique Jacques Dupuis dans son Histoire de l’Inde publiée en 1963, « la notion d’un Moyen Âge indien succédant à l’Antiquité n’est qu’un décalque superficiel de la chronologie de l’histoire occidentale ; sous cette synchronisation, il ne faut point chercher à voir des analogies profondes entre l’évolution de l’Occident et celle de l’Inde. On distinguera cependant, au cours des siècles suivant la mort de Harsha, les caractères d’une époque assez différente de l’Antiquité, à la fois par les transformations de la civilisation indienne et par la coexistence de celle-ci avec un élément musulman importé. »


712 : La conquête du Sindh est marquée par de nombreux pillages et massacres mais les musulmans, peu nombreux, laissent aux hindous vaincus la liberté de pratiquer leur religion contre le paiement du traditionnel jizya imposé partout aux infidèles. Au IXe siècle, le Sindh se détachera du califat abbasside de Bagdad et poursuivra, sous l’autorité de dynasties locales, une existence politique indépendante.

725-753 : Le roi Lalitaditya règne sur le Cachemire, qui s’étend alors des plaines du Pendjab aux montagnes du Ladakh et comprend tous les pays de l’Indus. La région de Srinagar est alors le centre de gravité de cet ensemble.

756 : Les Pratihara, d’origine radjpoute – une population installée au nord-ouest et affirmant une forte tradition guerrière – font renaître Kanauj comme centre politique s’imposant à la majeure partie du bassin gangétique.

VIIIe -XIIe siècle : La dynastie pala s’impose au Bengale. Elle protège le bouddhisme, dont l’université de Nalanda demeure l’un des foyers les plus actifs, mais ce royaume sera balayé par les musulmans à la fin du XIIe siècle. C’est cette dynastie qui a gagné l’Assam à l’hindouisme.

Voir aussi : L'Inde, une autre victime de l'islam


IXe-XIIe siècles : En Inde du Sud, le royaume tamoul de Chola apparaît comme une puissance maritime dynamique, qui prend temporairement le contrôle de Ceylan au XIe siècle. L’ascension du royaume chola, qui commence avec la prise de Tanjore (dans le bassin de la Kaviri) vers 850 le conduit à son apogée sous les règnes de Rajahrajah (985-1014) et de Rajendra Ier (1014-1044) puisqu’en 1022 les armées du Chola poussent jusqu’au Gange. Dès 897, le roi de Chola Aditya Ier avait envahi le pays de Kanchipuram et détruit la puissance des Pallava qui dominaient l’Inde du Sud depuis le Ve siècle. Rajendra fut le fondateur de la thalassocratie tamoule. Déjà installés à Ceylan ceux-ci s’attaquent au puissant royaume de Sri Vijaya qui regroupait la péninsule malaise, Sumatra, Java et les îles voisines. À l’issue de cette campagne navale, les Tamouls dominent l’océan Indien des Maldives jusqu’à Sumatra et envoient des ambassades en Chine. Durant cette période, c’est dans le Dekkan que se développe la culture hindoue la plus vivante dans la mesure où les régions méridionales du pays demeurent longtemps hors de portée des conquérants musulmans.

XIe siècle : Reprise de la poussée musulmane, trois siècles après la conquête du Sindh demeuré une marche lointaine du califat de Bagdad. La conquête de l’Inde par les musulmans, qui s’étend sur une longue période et se caractérise surtout, initialement, par des raids de pillage dévastateurs ne sera pas le fait des Arabes ou des Persans mais celui des Turcs et des Afghans, populations barbares issues des steppes de Haute Asie ou des montagnes de la périphérie occidentale de l’Himalaya ; ce fait lui donnera un caractère de brutalité particulièrement catastrophique, pour le plus grand malheur des pays de vieille civilisation qui s’étaient constitués au fil du temps dans le nord du subcontinent indien. L’extrême division politique de l’Inde septentrionale à cette époque a favorisé les entreprises des envahisseurs qui tiraient de leur extrême mobilité une supériorité militaire incontestable sur les lourdes armées de fantassins, même appuyées par des éléphants, des royaumes hindous. L’éloignement des zones d’invasion et de razzia constituait en fait la meilleure garantie de sécurité et ce furent tout naturellement les royaumes les plus méridionaux du Dekkan qui souffrirent le moins des campagnes de conquête et des raids de pillage musulmans.

997 : Premier raid contre l’Inde de Mahmoud de Ghazni qui va multiplier les expéditions de pillage tout au long de son règne qui dure jusqu’en 1030. Il détruit Kanauj, pille et rase les sanctuaires hindous et accomplit de grands massacres. Son empire, dont la capitale se trouvait dans l’actuel Afghanistan, s’étendait des rives orientales de la Caspienne au Pendjab mais l’Inde était davantage pour lui une terre de razzia capable de fournir de riches butins qu’une véritable conquête régulièrement administrée.

1175 : C’est un Afghan, Mohammed de Ghur, qui renoue avec la politique de razzias inaugurée par Mahmoud de Ghazni au siècle précédent. Il se heurte cependant à une forte résistance du Gudjerat et de l’aristocratie radjpoute conduite par Prithi Raj, qui demeure comme une figure emblématique de la résistance « nationale » face aux envahisseurs.

1192 : Mohammed remporte la victoire de Tarain. La cavalerie afghane s’impose et Prithi Raj est tué.

1194 : Les musulmans envahissent la plaine gangétique, pillent Kanauj et Bénarès et s’avancent jusqu’au Bengale. Les destructions sont alors immenses et toute une partie de l’héritage de la grande culture de l’Inde antique est anéantie. Les vainqueurs s’en prennent spécialement au clergé bouddhiste dont les moines sont systématiquement mis à mort.

1206 : À sa mort, Mohammed de Ghur a constitué un « empire » s’étendant de l’Afghanistan au Bengale mais cet ensemble né d’une conquête brutale et destructrice n’aura qu’une existence éphémère et se disloquera rapidement, la dynastie ne conservant finalement qu’une petite principauté afghane.

1210-1235 : Règne d’Iltutmish, un Turc Ilbari, qui va établir le sultanat de Delhi, le premier véritable État musulman de l’Inde. Énergique, ce chef musulman – qui était un ancien esclave – rassemble les territoires allant du Sindh et du Pendjab jusqu’au Bengale et fait reconnaître son autorité par le calife de Bagdad. Il fait de Delhi sa capitale et fait construire le Qutb Minâr, le fameux minaret haut de 72 m qui apparaît comme le premier grand monument réalisé en Inde par l’architecture musulmane.

1221 : Les hordes mongoles de Gengis Khan atteignent le cours de l’Indus mais ne poussent pas au-delà.

1206-1290 : Règnes des descendants d’Iltutmish qui maintiennent difficilement cet empire né de la conquête et imposé par la force à l’Inde du Nord.

1290-1320 : Les Khalji, d’origine afghane, se substituent aux Turcs Ilbari. Jala ud Din Firuz, le premier souverain de la dynastie (1290-1296), est traîtreusement assassiné par son neveu Ala ud Din qui règne de 1296 à 1316. Criminel sans scrupule, celui-ci impose son autorité avec une cruauté sans limites et finance par pillage les conquêtes qu’il réalise. Il entame son règne en faisant massacrer tous les membres de la famille de son oncle et tous ceux qui les ont servis, femmes et enfants compris.

1297 : Ala ud Din parvient à arrêter une imposante armée mongole qui menaçait de nouveau Delhi.

1301 : Après un an de résistance, la forteresse radjpoute de Ranthambhor est prise par les musulmans, qui s’emparent également de Chitor deux ans plus tard. C’est là que les défenseurs hindous, avant de chercher la mort dans un combat sans espoir, font brûler vives leurs femmes et leurs sœurs pour leur épargner la souillure et l’esclavage.

1305 : Ala ud Din conquiert le Malwa, ce qui place toute l’Inde du Nord sous son autorité.

1307 : Les musulmans entreprennent à partir de cette date une série d’expéditions contre le Dekkan où aucun royaume ne paraît encore en mesure de leur résister durablement. Ils soumettent ainsi le pays mahratte et le pays telugu et poussent jusqu’au royaume pandya, le principal État tamoul de l’extrémité méridionale du pays. C’est à cette occasion que Madurai est mise à sac en 1311.

1320 : Le fils qui avait hérité du pouvoir d’Ala ud Din est assassiné et cette disparition marque la fin de l’éphémère dynastie des Khalji. Elle a été marquée par une expansion conduite de manière impitoyable mais ne pouvait établir aucune œuvre durable car, comme ce fut souvent le cas dans l’histoire musulmane de l’Inde – avec une notable exception pour ce qui concerne le cas de l’Empire moghol – ces épisodes de conquête correspondirent toujours presque automatiquement à des moments de ruine et de dévastation pour la majeure partie du pays, mis en coupe réglée par ses vainqueurs.

1320 : Un chef d’origine turque, Ghazi Malik Tughluk, est porté au pouvoir par l’armée et ouvre une dynastie qui durera jusqu’en 1412. Il restaure l’État et concentre ses efforts sur le sultanat de Delhi et non sur des conquêtes toujours plus lointaines et plus aléatoires mais ne règne que cinq ans.

1324 : Un prince hindou, Harisimha, conquiert le Népal et, à partir de ce moment, la civilisation de ce royaume apparaît comme une synthèse de l’héritage bouddhiste et de la tradition hindouiste.

1325-1351 : Règne de Mohammed bin Tughluk. C’est sous le règne de ce nouveau conquérant que le sultanat de Delhi atteint sa plus grande extension, depuis l’Himalaya du Garhwal jusqu’aux rives de la Kaviri, au cœur du pays tamoul. Cette expansion n’est pas proportionnée au niveau de l’organisation administrative. Le poids de l’impôt est vite insupportable. Le transfert temporaire de la capitale de Delhi à Daulatabad – au cœur du Dekkan, mille kilomètres plus au sud – est un échec complet, tout comme une réforme monétaire trop précipitée. L’ambition d’aller conquérir le Khrorassan, voire l’Irak, ne peut être réalisée mais engloutit des sommes astronomiques. Trop étendu, « l’empire » est rapidement affaibli par la multiplication des révoltes alors que, à partir de 1336, l’empire du Vijayanagar s’organise au sud comme môle inébranlable de la résistance hindoue à l’islam.

1336 : Fondation, en pays telugu et en réaction contre l’expansionnisme du sultanat de Delhi, de Vijayanagar, la « Cité de la Victoire », sur la rive méridionale de la Tungabhadra. Les maîtres de Delhi sont rapidement contraints d’abandonner le Dekkan mais c’est au royaume musulman de Bahmani que celui de Vijayanagar va surtout s’opposer pendant près de trois siècles.

1347 : Le royaume musulman de Bahmani s’affirme au nord-ouest du Dekkan face au sultanat de Delhi mais il sera morcelé finalement entre cinq principautés rivales entre 1484 et 1518. Ultérieurement, les royaumes de Bijapur et de Golconde témoigneront, au cœur du Dekkan, de la persistance de la présence musulmane dans ces régions méridionales.

1336-1485 : La dynastie fondatrice des Sangama règne sur le Vijayanagar. Le souverain le plus brillant est Deva Raya II (1422-1446). Sous son règne, l’empire s’étend depuis l’Orissa jusqu’à la côte de Malabar, d’une rive à l’autre du Dekkan. Au-delà de la péninsule, Ceylan et les régions littorales de la Birmanie (royaume de Pégou) lui paient un tribut.

1398-1399 : Tamerlan vient attaquer le sultanat de Delhi, prend la ville, la met à sac et fait un grand massacre de sa population. Laissant derrière lui de sinistres pyramides de têtes, il repart vers l’Asie centrale en emmenant avec lui des milliers d’esclaves. Le sultanat de Delhi ne se remettra jamais de cette catastrophe et ne sera plus que l’ombre de lui-même sous les dynasties des Sayyides et des Lodi, jusqu’en 1526, date de sa disparition finale.

1420-1470 : Règne au Cachemire du sultan Zain ul Abidin. Il fait figure d’exception car ce souverain musulman manifeste une grande tolérance vis-à-vis des hindous, recrute les brahmanes dans son administration et dispense les infidèles du paiement du jizya. Surnommé « l’Akbar du Cachemire » par référence au futur grand souverain moghol, il établit là un brillant foyer de civilisation.

1486 : Nasarimha accède au pouvoir dans le Vijayanagar à un moment où cet empire connaît un relatif déclin en raison de la qualité insuffisante de ses princes, alors que la lutte contre les musulmans est un défi permanent et impose de maintenir sans faiblesse l’unité du Dekkan hindou.

1491-1503 : Règne de Narasa Nayaka, un usurpateur qui fonde une nouvelle dynastie mais assure la continuité de l’État de Vijayanagar. Son fils, Krishnadeva Raya, règne de 1509 à 1529. Contre les musulmans, il s’allie aux Portugais qui arrachent alors Goa au sultan de Bijapur. Administrateur et guerrier, protecteur des lettres et des arts, il apparaît comme l’un des grands souverains de l’histoire indienne. Le morcellement du royaume musulman de Bahmani à partir de 1518 et le déclin irréversible du sultanat de Delhi font du Vijayanagar la grande puissance indienne du moment.

1543-1565 : Le règne de Rama Raya poursuit dans le même sens mais le désastre de Talikota qui, face aux Moghols, coûte la vie au souverain scelle le sort du grand empire hindou du Dekkan après qu’il a, pendant plus de deux siècles, fait barrage à la poussée musulmane vers le sud. Centré sur le plateau de Mysore, contraint de concentrer l’essentiel de ses forces dans la défense de la frontière du nord établie sur le cours de la Tungabhadra, le royaume de Vijayanagar ne peut être en même temps, à l’inverse du Chola qui l’avait précédé dans le sud du Dekkan, un empire de la mer. Située sur la frontière, sa capitale, forte d’un demi-million d’habitants au début du XVIe siècle, bénéficiait d’équipements considérables pour l’époque, qui ont fait l’admiration des voyageurs italiens ou portugais. L’armée rassemblée alors est sans doute la plus nombreuse du monde et, pour la première fois depuis plusieurs siècles, l’Inde oppose une résistance longtemps victorieuse à l’envahisseur musulman. À l’inverse, le Vijayanagar abandonne la mer aux Arabes, même si les Chinois font une apparition prolongée dans l’océan Indien pendant le premier quart du XVe siècle. Il faudra attendre les Portugais, leur technique nautique supérieure et la puissance de feu de leur artillerie, pour que l’océan soit repris aux musulmans pour le plus grand profit du royaume hindou, allié naturel des conquérants lusitaniens. Le principal mérite du Vijayanagar demeure surtout d’avoir offert un refuge à la civilisation hindoue traditionnelle, qui a pu survivre intacte dans l’Inde du Sud alors que, sauf exception, elle était constamment menacée – quand ses monuments et ses œuvres n’étaient pas purement et simplement anéantis – en Inde du Nord sous domination musulmane.


L'INDE, UNE AUTRE VICTIME DE L'ISLAM



par Serge Trifkovic


Adapté de : « Le Sabre du Prophète : Un guide de l'Islam politiquement incorrect »,
par Serge Trifkovic*.

Traduction de l'article « Islam's Other Victims : India »
paru dans « Front Page Magazine.com » du 18 novembre 2002
  

     [...] Avant les invasions musulmanes, l'Inde jouissait d'une des civilisations les plus élaborées dans le monde. L'Hindustan du 10ème siècle égalait ses contemporains de l'Est et de l'Ouest dans les domaines de la philosophie, des mathématiques et des sciences naturelles. Les mathématiciens indiens avaient découvert le zéro, sans oublier l'algèbre et d'autres théories, qui furent transmises plus tard au monde musulman auquel on en attribua faussement le mérite. L'Inde médiévale, avant l'invasion musulmane, était une culture richement imaginative, une des cinq ou six civilisations les plus avancées de tous les temps. Ses sculptures étaient vigoureuses et sensuelles, son architecture richement ornée et envoûtante. Et tout ceci était une réalisation purement autochtone et non, comme c'est le cas de nombre des plus fameux hauts-lieux de la culture musulmane, des reliquats de civilisations pré-islamistes dont les musulmans s'étaient rendus maîtres.
     
     Les envahisseurs musulmans commencèrent leurs incursions au début du 8ème siècle, sous le règne de Hajjaj, le gouverneur de l'actuel Irak. [...] En 712, sous le commandement de Mohammed Kasim, les auteurs des raids démolirent les temples, brisèrent les sculptures, pillèrent les palais, tuèrent un nombre incalculable d'hommes – le massacre des habitants de Debal se prolongea pendant trois jours – et emmenèrent les femmes et les enfants en esclavage, certains réservés aux pratiques sexuelles. Après la vague de violence initiale, Kasim tenta toutefois de rétablir la loi et l'ordre sur ces terres nouvellement conquises, et à cette fin, il autorisa même un certain degré de tolérance religieuse. Mais quand Hajjaj, son maître, entendit parler de ces usages pleins d'humanité, il objecta : « Il apparaît dans votre lettre que l'ensemble des règles que vous avez promulguées pour le confort et le bien-être de vos hommes est en parfait accord avec la loi religieuse. Mais la manière d'accorder le pardon prescrite par la loi est différente de celle que vous avez adoptée, puisque vous accordez votre pardon à chacun, riche ou pauvre, sans faire aucune distinction entre ami et ennemi. Le Grand Dieu dit dans le Coran [47.4] : O Vrais Croyants, quand vous rencontrez des incroyants, coupez-leur la tête. Ce commandement du Grand Dieu est un commandement supérieur et doit être respecté et suivi. Vous ne devez pas être trop indulgent et montrer de la pitié, ceci pourrait anéantir la portée de l'acte. Désormais, n'accordez de pardon à aucun ennemi et n'en épargnez aucun, car si vous le faites, tous vous considéreront comme un homme à l'âme faible. »
     Dans une communication ultérieure, Hajjaj répéta que tout homme valide devait être tué, et que les fils et filles en bas âge devaient être emprisonnés et retenus en otages. Kasim obéit, et en arrivant à la ville de Brahminabad, il massacra entre 6 000 et 16 000 hommes.
     La portée de ces événements ne se limite pas seulement à l'horreur qu'inspire le nombre de personnes massacrées, mais étend sa signification au fait que les auteurs de ces massacres n'étaient pas les soudards d'une armée désobéissant aux enseignements éthiques de leur religion, comme l'étaient les croisés européens en Terre Sainte, mais bien qu'ils faisaient exactement ce que leur religion enseignait. (On peut noter que le Christianisme a évolué et ne prêche plus les croisades, ce qui n'est pas le cas de l'Islam. Il est abondamment prouvé que la jihad a été prêchée depuis les centres officiels de l'Islam et non pas seulement par des groupes marginaux d'extrémistes fanatiques.)
     Les exploits de Kasim le précurseur se poursuivirent au début du 11ème siècle, quand Mahmoud de Ghazni « traversa l'Inde comme une tornade, détruisant, pillant et massacrant », appliquant avec zèle l'injonction coranique qui demande la mort des idolâtres qu'il avait juré de châtier chaque jour de sa vie.
     Au cours des dix-sept vagues successives de cette invasion, du propre aveu de l'érudit Alberuni que Mahmoud avait emmené en Inde, « Mahmoud ruina complètement la prospérité du pays, et accomplit de merveilleux exploits, dignes de figurer dans la mémoire du peuple, telle une ancienne légende, réduisant les hindous en atomes de poussière éparpillés dans toutes les directions. Les restes dispersés [de cette population] nourrirent de ce fait, une aversion invétérée à l'encontre des musulmans. »

Doit-on s'en étonner ? À ce jour, les citoyens de Bombay, New Delhi, Calcutta et Bangalore vivent dans la crainte du Pakistan, pays politiquement instable et détenteur de l'arme nucléaire, qui contrairement à l'Inde (mais comme tout pays musulman), n'a pas réussi à maintenir la démocratie depuis l'indépendance.


     Mathura, la ville sainte du dieu Krishna, fut la victime suivante :
     « Au milieu de la ville se trouvait un temple plus grand et plus finement ouvragé que tout le reste, impossible à décrire par un texte ou une peinture. » Le sultan Mahmoud pensait qu'il avait fallu plus de 200 ans pour le construire. Les idoles, parmi lesquelles « cinq statues d'or rouge de cinq mètres de haut » avaient les yeux sertis de pierres précieuses inestimables. « Le sultan donna l'ordre de brûler tous les temples par le naphte et le feu, et de les raser jusqu'au niveau du sol. »
     Conséquences de cette invasion, dans les antiques cités de Vanarasi (Bénarès), Mathura, Ujjain, Maheswar, Jwalamukhi et Dwaraka, pas un seul temple intact ou complet ne subsistait. C'est comme une armée qui marcherait sur Paris, Rome, Florence et Oxford et qui annihilerait tous ces trésors architecturaux. Il s'agit d'un acte qui dépasse le nihilisme ; un négativisme absolu, une haine de la culture et de la civilisation.



     Dans son livre « Histoire de la Civilisation », le célèbre historien Will Durant s'affligeait des conséquences de ce qu'il nommait « probablement l'épisode le plus sanglant de l'Histoire ». Il considérait cette invasion comme « une histoire décourageante, puisque l'évidente morale qui s'en dégage nous assène que la civilisation est un bien précieux, dont la liberté et l'ordonnancement délicat et complexe peuvent à tout moment être balayés par des barbares déferlant de l'extérieur et se multipliant de l'intérieur ».
     Les envahisseurs musulmans « détruisirent et brûlèrent tout ce qu'ils rencontrèrent de beau dans l'Hindustan », affichant le ressentiment de guerriers sous-développés, intimidés par la confrontation avec « une culture plus raffinée », comme le souligne un commentateur indien. « Les sultans musulmans construisirent des mosquées sur l'emplacement des temples détruits, et de nombreux hindous furent vendus comme esclaves. Ils étaient des kafirs, des païens par excellence. À la différence des chrétiens et des juifs, ils n'étaient pas des peuples "du Livre", et ils furent les victimes toutes désignées – les pacifiques bouddhistes également mais dans une moindre mesure – de l'injonction de Mahomet contre les païens : "Tuez ceux qui rejoignent d'autres dieux que Dieu, où que vous puissiez les découvrir." (Non pas que le fait d'être "du Livre" ait beaucoup aidé les juifs et les chrétiens contre d'autres agressions musulmanes, mais ceci est une autre histoire.)
     Depuis cette époque, les abords montagneux du Nord-Ouest de l'Inde se nomment Hindu Kush, « le massacre des hindous » en souvenir du temps où les esclaves hindous du sous-continent mouraient dans les rudes montagnes d'Afghanistan sur le chemin de la déportation vers les cours musulmanes d'Asie centrale. La boucherie de Somnath, sur le site d'un temple hindou célèbre, où 50 000 hindous furent tués sur l'ordre de Mahmoud, a donné le ton pour des siècles.



     Les paisibles bouddhistes furent les victimes suivantes à être désignées pour les massacres de masse en 1193, quand Mohammed Khilji incendia également leur célèbre bibliothèque. À la fin du 12ème siècle, après la conquête musulmane de leur bastion du Bihar, ils perdirent toute présence significative en Inde. Les survivants se retirèrent au Népal ou au Tibet ou s'échappèrent vers le Sud du sous-continent. Les restes de leur culture s'éparpillèrent dans des contrées aussi lointaines que le Turkestan. À la merci des conquérants musulmans et de leurs héritiers, ces témoignages furent systématiquement anéantis, comme le furent, de nos jours encore, les quatre statues géantes des Bouddhas d'Afghanistan en mars 2001.



     Le fait qu'une disposition à la culture et une sensibilité développée puissent aller de pair avec la bigoterie et la cruauté trouva son illustration avec Firuz Shah, qui gouverna le Nord de l'Inde à partir de 1351. Ce chef musulman tyrannique, bien qu'éduqué, surprit un jour une célébration hindoue dans un village, et ordonna que toutes les personnes présentes soient exécutées. Il raconta fièrement qu'après avoir perpétré le massacre, il détruisit les temples et fit ériger des mosquées à leur place.
     L'empereur Moghol Akbar a laissé le souvenir d'un monarque tolérant, du moins selon les standards musulmans en Inde : au cours de son long règne (1542-1605), on ne peut porter à son actif qu'un seul massacre, quand, le 24 février 1568, il ordonna la mise à mort de près de 30 000 prisonniers rajpoutes après la bataille de Chitod. Mais si Akbar accepta les autres religions et toléra la célébration publique de leurs cultes, s'il abolit l'impôt sur les non-musulmans, son intérêt pour les croyances différentes ne reflétait pas un quelconque esprit de tolérance musulman. Bien au contraire, cette attitude indiquait une propension à la libre-pensée dans le domaine religieux qui l'amena finalement à une apostasie complète. Ses plus hautes actions consistèrent en une déclaration formelle de son infaillibilité en matière religieuse, sa promulgation d'un nouveau credo et son adoption des fêtes et pratiques hindoues et zoroastriennes. C'est un modèle dans l'histoire musulmane que l'on ressasse encore et toujours, y compris à l'heure actuelle : pour peu que l'on découvre un musulman raisonnable, éclairé et tolérant, un examen plus minutieux laisse apparaître qu'il s'agit de quelqu'un qui a commencé par être musulman, et qui progressivement s'est éloigné de l'orthodoxie de cette foi. En d'autres termes : les meilleurs musulmans sont souvent les moins musulmans (un théorème qui ne semble pas s'appliquer aux autres religions.)
     Les choses reprirent un cours normal avec Shah Jahan (1593-1666), un petit-fils d'Akbar le Grand et le cinquième empereur Moghol. La plupart des occidentaux se souviennent de lui comme le commanditaire du Taj Mahal, mais n'ont aucune idée de la cruauté de ce roi qui engagea quarante-huit campagnes militaires contre les non-musulmans en moins de trente ans. Sur le modèle de ses coreligionnaires ottomans, à l'occasion de son couronnement, il tua tous les membres mâles de sa famille sauf un qui réussit à s'enfuir en Perse. Shah Jahan avait 5 000 concubines dans son harem, ce qui ne l'empêchait pas d'entretenir des rapports incestueux avec deux de ses filles, Chamani et Jahanara. Au cours de son règne, rien qu'à Bénarès, 76 temples hindous furent détruits, ainsi que des églises chrétiennes à Agra et Lahore. À la fin du siège de Hugh (une enclave portugaise près de Calcutta) qui dura trois mois, dix mille habitants furent « déchiquetés par la poudre, étouffés par noyade ou brûlés. » Quatre mille captifs furent emmenés à Agra où on leur offrit de choisir entre l'Islam ou la mort. La plupart refusèrent de se convertir et furent tués, à l'exception des jeunes femmes qui rejoignirent des harems.



     Ces massacres perpétrés par les musulmans en Inde n'ont pas de parallèle dans l'histoire. En valeur absolue, ils sont plus importants que l'holocauste des juifs, la Terreur soviétique, les massacres japonais sur les Chinois pendant la seconde guerre mondiale, les dévastations de Mao contre la paysannerie chinoise, le génocide des Arméniens par les Turcs, ou que tout autre de ces fameux crimes contre l'humanité du 20ème siècle. Hélas, ils restent pratiquement ignorés à l'extérieur de l'Inde.
     Plusieurs raisons expliquent ce fait. À l'époque où ils dirigeaient l'Inde, les Britanniques, fidèles à leur politique du « diviser pour régner », blanchirent les archives musulmanes pour que les membres de cette communauté puissent contrebalancer politiquement le poids de leurs administrés hindous plus nombreux. Dans la période de la lutte pour l'indépendance, Gandhi et Nehru minimisèrent l'étendue historique des atrocités afin de présenter la façade d'une unité hindou-musulmane contre les Britanniques. (Bien entendu, cette façade s'évanouit immédiatement après l'indépendance, et plusieurs millions de personnes furent tuées dans les violences religieuses qui accompagnèrent la partition de l'Inde britannique et la création du Pakistan.) Après l'indépendance, les écrivains indiens marxistes, aveuglés par leur idéologie, supprimèrent la vérité des registres musulmans, parce qu'elle ne correspondait pas à la théorie marxiste de l'histoire. Aujourd'hui, l'équivalent indien de la mode du « politiquement correct » passe sous silence les crimes des musulmans qui sont devenus une « minorité opprimée » dans une Inde majoritairement hindoue. Enfin, les intellectuels de gauche du pays ne cessent de blâmer l'Inde et haïssent leur propre civilisation hindoue, de la même manière que leurs congénères de Berkeley condamnent sans relâche les États-Unis et l'Occident.



     À la différence de l'Allemagne qui a présenté des excuses à ses victimes juives et de l'Europe de l'Est, contrairement au Japon qui a au moins su se tenir depuis la seconde guerre mondiale, et même comparé aux États-Unis qui sont allés jusqu'au paroxysme de la culpabilisation pour les actes commis à l'encontre d'un nombre bien plus réduit d'Amérindiens, les agresseurs musulmans de l'Inde et leurs successeurs n'ont même jamais cessé leurs tentatives pour finir le travail qu'ils avaient commencé. À ce jour, les militants islamistes considèrent encore l'Inde comme « une affaire non réglée », et le problème est inscrit tout en haut de l'agenda de certains pays musulmans enrichis par leur pétrole, comme l'Arabie Saoudite, qui dépensent des millions chaque année pour tenter de convertir les hindous à l'Islam.

     Une petite satisfaction nous est laissée : ils trouvent que cela avance plutôt lentement.

Robert Locke



(* Serge Trifkovic a obtenu son Doctorat de Philosophie à l'Université de Southampton en Angleterre, et a poursuivi ses recherches à l'Institut Hoover de Stanford. Ses antécédents journalistiques comprennent : « BBC World Service », « Voice of America », « CNN International », « MSNBC », « U.S. News and World Report », « The Washington Times », « The Philadelphia Inquirer », « The Times of London », et le « Cleveland Plain Dealer ». Il est rédacteur en chef du service étranger et chroniqueur à : « A Magazine of American Culture ». Cet article a été adapté par Robert Locke pour«  Front Page Magazine ».)

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