dimanche 16 juillet 2017

Afghanistan

Afghanistan : Donald Trump ordonne des renforts (21.08.2017)
Afghanistan : les talibans s'adressent à Trump (15.08.2017)
Afghanistan : fosses communes découvertes (15.08.2017)
Afghanistan : les talibans gagnent du terrain (10.08.2017)
Afghanistan : trente-trois morts et près de soixante-dix blessés dans un attentat antichiite à Hérat (01.08.2017)
L'EI revendique une attaque à Kaboul (31.07.2017)
Afghanistan : les talibans attaquent un hôpital et revendiquent un attentat ciblant des chiites à Kaboul (24.07.2017)
Afghanistan. L’armée reprend un district de l’opium aux talibans (17.07.2017)
Afghanistan: record de victimes civiles (17.07.2017)
Le chef de l'EI en Afghanistan tué par l'armée américaine (15.07.2017)
L'armée américaine affirme avoir tué le chef de l'EI en Afghanistan (14.07.2017)
Les talibans afghans se disent prêts à gouverner (04.07.2017)
L'Afghanistan assis sur un trésor de minerais (14.06.2010)
Cartes Asie et Afghanistan

Afghanistan : Donald Trump ordonne des renforts (21.08.2017)


Par Maurin Picard
Mis à jour le 21/08/2017 à 19h41 | Publié le 21/08/2017 à 19h27

3900 soldats américains devraient être déployés dans le pays pour soutenir les forces spéciales afghanes face aux talibans.
New York

Donald Trump devait annoncer lundi soir sa stratégie pour l'Afghanistan, lors d'une allocution télévisée en direct et après bien des atermoiements. Depuis l'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle, en juin 2015, le milliardaire new-yorkais ne cessait de fustiger l'impasse d'une «longue guerre» vieille de seize ans, que l'Amérique d'Obama «ne cessait de perdre». Et promettait, vaguement, de régler le problème une bonne fois pour toutes, peut-être à la faveur d'un retrait accéléré, comme il l'avait tweeté un jour de 2013. Attendue depuis son investiture il y a sept mois, la décision est tombée : aux 8400 soldats américains en place viendront s'ajouter 3900 hommes supplémentaires, dans le but de contenir la menace des talibans. 460 hommes seront directement affectés à une tâche primordiale : consolider les forces spéciales afghanes, dont les 21.000 hommes ne constituent que 7 % des effectifs de l'armée nationale (ANA) mais s'acquittent de 70 à 80 % du «sale boulot», en première ligne.

Depuis l'annonce par Barack Obama de «la fin de la mission de combat» en 2014, 43 % du territoire échappait au contrôle du gouvernement central fin 2016. L'ANA, saignée à blanc et engagée militairement dans 21 des 34 districts du pays, a perdu 5000 hommes en 2015, et 7000 de plus en 2016. L'addition pourrait être plus élevée encore en 2017.

Effort de longue haleine

«Nous ne sommes jamais venus là-bas pour planter le drapeau et prendre la poudre d'escampette, mais pour protéger nos intérêts stratégiques» 
Le général David Petraeus, ancien commandant en chef en Afghanistan

«Ce serait une bonne chose pour notre politique de contre-terrorisme, répète à l'envi le général David Petraeus, ancien commandant en chef en Afghanistan en 2010. Notre présence s'inscrit dans le cadre d'un effort générationnel, de longue haleine. Nous ne sommes jamais venus là-bas pour planter le drapeau et prendre la poudre d'escampette, mais pour protéger nos intérêts stratégiques. Exactement comme en Corée du Sud, où nous sommes présents depuis plus de soixante-cinq ans.»

Cet effort, évalué à 15 milliards de dollars par an et censé gonfler à 21 milliards avec ces renforts, «a pour but immédiat d'empêcher les talibans de prendre Kaboul, note Steve Clemons, de la revue The Atlantic, mais il ne suffira pas à sécuriser le pays, ni même à le contrôler face à l'influence grandissante de l'Iran, de l'Inde et du Pakistan, qui voient l'Afghanistan comme leur arrière-cour.»

La seule politique viable plaide en faveur d'une «présence militaire durable, et consistante, argue Vance Serchuk, du Center for a New American Security (CNAS). Elle adresserait un message clair aux talibans, leur faisant renoncer à tout espoir de s'imposer sur le champ de bataille et les incitant à envisager une réconciliation politique. Elle placerait également l'Amérique en orbite pour des joutes diplomatiques musclées avec les voisins de l'Afghanistan, en particulier le Pakistan, qui doit être dissuadé d'appuyer les insurgés en sous-main, dans la perspective d'un retrait américain.»

Le problème est que cette diplomatie, pour l'heure, tient du vœu pieux. «Depuis la mort en 2010 de l'envoyé spécial du président Obama pour l'Afghanistan et le Pakistan, Richard Holbrooke, personne n'est venu le remplacer» dans cette mission de bons offices, ajoute Clemons. «Or, la détermination militaire n'est rien sans un peu de diplomatic finesse», ajoute-t-il, en français dans le texte.

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Afghanistan : les taliban s'adressent à Trump (15.08.2017)

  • Par Le Figaro.fr avec Reuters
  • Mis à jour le 15/08/2017 à 18:46
  • Publié le 15/08/2017 à 18:41
Les taliban afghans demandent aux Etats-Unis de retirer leurs troupes d'Afghanistan dans une lettre ouverte au président américain Donald Trump publiée ce mardi. Un dirigeant du mouvement islamiste a déclaré à Reuters que cette décision inhabituelle de s'adresser directement au président américain avait pour but de coïncider avec la réflexion en cours aux Etats-Unis sur la politique afghane.


"L'expérience montre qu'envoyer des troupes supplémentaires en Afghanistan ne résultera en rien d'autre qu'en de nouvelles destructions de la puissance militaire et économique américaine", déclarent les taliban dans leur longue lettre en anglais envoyée aux médias.

Les taliban critiquent les dirigeants du gouvernement afghan, qualifiés de "larbins", de "menteurs corrompus", et de "vendus répugnants" qui donnent à Washington une image trop optimiste de la situation militaire en Afghanistan.

"La situation bien pire que ce que vous pensez"

"La situation de la guerre en Afghanistan est bien pire que ce que vous pensez", lit-on dans le communiqué. Les insurgés expliquent que la seule chose qui les empêche de s'emparer des grandes villes afghanes est la crainte de causer des victimes civiles.


Le général John Nicholson, qui commande les troupes américaines en Afghanistan, a demandé plusieurs milliers de militaires supplémentaires pour conseiller les forces de sécurité afghanes qui se trouvent en situation très fragile.

Aucune éventualité exclue

Des voix influentes au sein du gouvernement américain, comme le sénateur républicain John McCain, ont également appellé à une présidence militaire "durable" en Afghanistan. Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a déclaré lundi aux journalistes que l'administration Trump était sur le point de prendre une décision sur l'Afghanistan et qu'aucune éventualité n'était exclue.

La lettre des taliban se termine en disant que le conflit afghan prendra fin avec le retrait des troupes étrangères. "Tout le monde comprend maintenant que le principal moteur de la guerre en Afghanistan est l'occupation étrangère", écrivent les taliban. "Les Afghans n'ont pas de mauvaise intention envers les Américains ni aucun autre pays dans le monde, mais, si quelqu'un viole leurs sanctuaires alors ils seront puissamment capables de vaincre les profanateurs."

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Afghanistan: fosses communes découvertes (15.08.2017)
  • Par Le Figaro.fr avec AFP
  • Mis à jour le 15/08/2017 à 16:26
  • Publié le 15/08/2017 à 16:12
Des fosses communes contenant les restes de plus de 40 civils ont été découvertes ce mardi après la libération d'un village occupé début août par les talibans et le groupe Etat islamique, ont indiqué des responsables. Une cinquantaine d'hommes, femmes et enfants ont été tués le 5 août lorsqu'une coalition d'insurgés s'est emparée du village de Mirza Olong, majoritairement chiite, dans la province excentrée de Sare-Pul (Nord), selon des habitants et des responsables.


"Jusqu'ici nous avons découvert trois fosses communes dans le village, qui contiennent les restes de 42 personnes au total, dont trois enfants, certains décapités", a déclaré à l'AFP un porte-parole du gouvernorat de la province, Zabihullah Amani. "La majorité d'entre eux a été identifiée comme des civils, même s'il peut y avoir un petit nombre de membres des forces de l'ordre parmi eux. Les opérations de recherche vont se poursuivre demain", a-t-il ajouté.

Tensions entre l'Etat islamique et les Talibans

La localité a été reprise au terme de plusieurs jours d'intenses combats qui ont fait au moins 50 morts chez les rebelles, avait auparavant indiqué à l'AFP un porte-parole de l'armée pour le Nord du pays, Nasratullah Jamshidi. "Nos forces contrôlent entièrement le village et sont à la recherche de mines et de pièges talibans", a-t-il dit. "Les talibans ont été chassés du village" lundi après-midi, a confirmé Dawlat Waziri, un porte-parole du ministère de la Défense. Ils ont subi "de lourdes pertes", a-t-il ajouté, sans précision sur d'éventuelles pertes du côté des forces afghanes.

L'EI a revendiqué le meurtre de 54 chiites de Sare-Pul dans un communiqué rendu public lundi soir par son agence de propagande Amaq. De leur côté les talibans ont affirmé avoir capturé seuls le village et ont nié avoir tué des civils. Des survivants ont témoigné de l'horreur du massacre, racontant comment les insurgés passaient de maison en maison pour abattre les habitants. Les rebelles avaient également pris des otages, mais 235 d'entre eux ont été libérés par la suite après une médiation d'anciens et de responsables de la province.



Les talibans affrontent régulièrement l'EI depuis l'apparition de ce dernier sur le territoire afghan en 2015, mais les deux groupes s'allient aussi parfois pour attaquer les forces afghanes, selon des sources de sécurité.

Afghanistan : les talibans gagnent du terrain (10.08.2017)


Par Emmanuel Derville et Service Infographie
Mis à jour le 10/08/2017 à 21h35 | Publié le 10/08/2017 à 18h55

INFOGRAPHIE - Depuis l'intervention étrangère de 2001, jamais l'insurrection n'avait tué autant que ces deux dernières années.

C'est un massacre rare que l'Afghanistan a connu samedi 5 août. D'après la version officielle, un groupe de talibans aurait joint ses forces à celles de Daech pour conquérir le village de Mirza Olong dans la province de Sar-e Pol, dans le Nord. Une cinquantaine de civils de confession chiite auraient été massacrés, une information qui, si elle était exacte, confirme le virage sectaire du conflit. Le porte-parole des talibans a démenti toute alliance avec l'EI. Les victimes viennent alourdir un bilan qui n'en finit pas de grimper depuis janvier.

Dans un rapport publié mi-juillet, l'ONU a dénombré plus de 1600 civils tués et 3500 blessés. L'année 2016 mise à part, jamais le pays n'a eu à enterrer autant de morts depuis la chute des talibans en 2001. Ce sont d'abord les mines et les attentats à la bombe qui tuent. Révélateur d'une insurrection plus active que jamais : le nombre d'attaques a grimpé de 21 % entre le 1er mars et le 31 mai avec plus de 6200 incidents recensés par la coalition. La machine talibane multiplie, depuis le début de l'été, attentats spectaculaires et embuscades. L'objectif, double, est de conquérir des territoires et de piller les avant-postes de l'armée et de la police.

«Le retrait du gros des troupes de l'Otan en décembre 2014 a donné une plus grande marge de manœuvre aux talibans», note Thomas Ruttig, codirecteur de l'Afghanistan Analysts Network, un centre de recherche de Kaboul. D'après la coalition, les autorités ne contrôlent plus que 60 % du pays, un recul de onze points en un an et demi. Les forces de sécurité tiennent les grandes villes et les autoroutes grâce au soutien aérien américain. «Les talibans rechignent à occuper les centres urbains, même quand ils en ont les moyens, juge Thomas Ruttig. Cela attirerait les frappes aériennes et ferait des morts parmi les civils alors qu'ils veillent à se concilier la population.»

Pour l'emporter, la stratégie talibane est simple : saper le moral des troupes et de l'opinion à coup d'attentats et d'embuscades pour miner la coalition gouvernementale. Les insurgés espèrent provoquer une crise politique, un effondrement de l'intérieur qui leur permettrait d'étendre leurs conquêtes. «Ce scénario se réalisera si la communauté internationale retire son soutien», prévient Thomas Ruttig. À cet égard, l'attentat du 31 mai sonne comme un avertissement. L'explosion d'un camion bourré d'explosifs devant l'ambassade d'Allemagne à Kaboul a fait 150 morts, et dans les jours suivants des centaines de personnes ont défilé dans la capitale pour protester contre un gouvernement jugé incapable de protéger la population.

Donald Trump a demandé au Pentagone de trouver un moyen de briser l'impasse militaire. Washington envisage une pression accrue sur le Pakistan

Très impopulaire, la coalition emmenée par le président Ashraf Ghani et le chef du gouvernement Abdullah Abdullah s'effrite d'autant plus vite qu'elle est fragilisée par des querelles ethniques. La communauté tadjike du Panchir conduite par la famille du commandant Massoud accuse Ashraf Ghani d'accaparer tous les pouvoirs. Le leader de la communauté ouzbeke et vice-président, Abdul Rachid Dostum, fait le même reproche. Fin juin, alors qu'il se trouvait en Turquie, il a formé une coalition avec le gouverneur de la province de Balkh, Atta Mohammed Noor, et un parti de l'ethnie hazara. Inquiet, le pouvoir central a empêché l'avion qui transportait Dostum de se poser en Afghanistan le 17 juillet. Du coup, le vice-président reste exilé à Ankara.

La survie politique d'Ashraf Ghani dépendra, en partie, de la stratégie américaine. À son arrivée à la Maison-Blanche, Donald Trump a demandé au Pentagone de trouver un moyen de briser l'impasse militaire. Plusieurs pistes sont à l'étude, dont l'envoi de quelques milliers de soldats américains. 

Washington envisage une pression accrue sur le Pakistan. Dans un rapport à l'attention du Congrès dévoilé en juin, le Pentagone accuse Islamabad de soutenir les talibans, en particulier la faction de Sirajuddin Haqqani. Le reproche n'est pas nouveau. Mais les pressions américaines n'ont jamais fait plier le Pakistan qui nie officiellement tout lien avec Haqqani. Certes, l'armée entretient un partenariat vieux de quarante ans avec ce mouvement de l'Est afghan. Dans les années 1990, le réseau Haqqani a parrainé l'entraînement de combattants armés par les services secrets pakistanais qui partaient ensuite au Cachemire indien pour attiser la rébellion séparatiste. Surtout, les militaires pakistanais refusent de rompre avec Haqqani pour préserver leur influence face au rival indien qui appuie le gouvernement de Kaboul. Une entente entre Delhi et Islamabad sur le dossier afghan est d'autant plus illusoire que la répression indienne contre l'«intifada» au Cachemire, à majorité musulmane, exaspère le gouvernement pakistanais.

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Afghanistan : trente-trois morts et près de soixante-dix blessés dans un attentat antichiite à Hérat (01.08.2017)


L’Etat islamique a revendiqué l’attentat, commis par deux hommes. Les corps des 33 victimes ont été portés à travers la ville dans un climat de tension, transformant les obsèques en manifestation, d’où fusaient des slogans hostiles aux autorités.

Le Monde.fr avec AFP | 01.08.2017 à 21h01 • Mis à jour le 02.08.2017 à 20h18

Un attentat-suicide a fait plus de vingt morts dans une mosquée chiite de Hérat, dans l’ouest de l’Afghanistan, mardi 1er août.

Un attentat-suicide a fait 33 morts et des dizaines de blessés dans une mosquée chiite de Hérat, dans l’ouest de l’Afghanistan, mardi 1er août, au lendemain d’une attaque visant l’ambassade d’Irak à Kaboul revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).

L’EI a revendiqué mercredi l’attentat. « Une attaque menée par des combattants de l’EI dans une mosquée à Herat a fait environ 50 morts et 80 blessés chiites », a annoncé Aamaq, l’organe de propagande du groupe extrémiste sunnite, gonflant le bilan. Selon le dernier communiqué de Jilani Farhad, porte-parole du gouvernement de Hérat, 33 personnes ont été tuées et 66 autres blessées. « Certains blessés sont dans un état critique », a cependant prévenu M. Farhad.

Lire aussi :   L’ambassade d’Irak en Afghanistan cible d’une attaque de l’EI

« L’explosion s’est produite vers 20 heures », 17 h 30 heure de Paris, selon le porte-parole de la police d’Hérat, qui a précisé que « les forces de sécurité [avaient] été déployées » dans le quartier de la mosquée. « L’explosion s’est produite à la porte de la mosquée Jawadya », a fait savoir le porte-parole du ministère de l’intérieur.

Selon le porte-parole de la police de Hérat, « deux terroristes sont impliqués dans l’attaque, dont l’un portait un gilet explosif et s’est fait exploser, tandis que le second était armé d’un fusil ». « Tous deux sont morts », a-t-il ajouté, sans donner de précisions sur la mort du deuxième assaillant.

La colère de la population

Les corps des 33 victimes ont été portés à travers la ville dans un climat de tension, transformant les obsèques en manifestation, d’où fusaient des slogans hostiles aux autorités.

« Nous réclamons justice », « Mort à Daech [acronyme arabe de l’EI] », « Assez des fondamentalistes », ont crié près de 5 000 personnes rassemblées près de la mosquée martyre avant de gagner le cimetière. « Si le gouvernement ne fait rien, nous nous vengerons nous-mêmes », ont-ils menacé, conduisant leurs propres contrôles et fouilles par crainte d’une nouvelle attaque.

Des heurts avaient éclaté dès mardi soir devant l’hôpital et près de la mosquée, où la foule s’est jetée sur un poste de police. Le ministère de l’intérieur a dépêché « une délégation de haut niveau pour enquêter sur l’incident », a annoncé le porte-parole du gouverneur de Hérat avant d’ajouter que « le chef de la police du district 4 [le quartier visé] [avait] été suspendu pour négligence ».

Des précédents

Cet attentat survient au lendemain d’une attaque complexe menée par quatre assaillants contre l’ambassade d’Irak à Kaboul, revendiquée par le groupe Etat islamique, qui a fait deux morts parmi le personnel afghan. L’EI, par l’intermédiaire de son organe de propagande, Amaq, a revendiqué l’opération.

Il s’agissait de la première attaque contre l’ambassade d’Irak à Kaboul, après plusieurs attentats visant d’autres représentations diplomatiques étrangères. Cette série d’attaques survient en pleine débâcle de l’EI en Irak et en Syrie.

L’EI est apparu dans l’est de l’Afghanistan pour fonder l’« émirat du Khorasan », le nom antique de la région, au début de 2015. Il progresse désormais dans le nord du pays malgré des raids aériens américains qui ciblent régulièrement ses positions.

Le groupe a revendiqué plusieurs attentats sanglants au cœur de Kaboul depuis un an, dont le premier, le 23 juillet 2016, avait fait 84 morts et 300 blessés au sein de la minorité chiite afghane. Le gouvernement a appelé « les Afghans et les responsables religieux à se dresser, unis, contre la barbarie des terroristes ».

L'EI revendique une attaque à Kaboul (31.07.2017)

  • Par Le Figaro.fr avec AFP
  • Mis à jour le 31/07/2017 à 11:20
  • Publié le 31/07/2017 à 11:17
Le groupe Etat islamique a revendiqué une attaque contre l'ambassade d'Irak à Kaboul, située au centre de la capitale afghane, où de fortes explosions et des tirs retentissaient toujours en milieu de journée.

L'organe de propagande de l'EI, Amaq, évoque dans un très court communiqué en arabe "deux" combattants menant une attaque contre "le bâtiment de l'ambassade irakienne dans la ville afghane de Kaboul", sans donner plus de précisions. C'est la première fois que l'ambassade d'Irak à Kaboul est attaquée, après plusieurs attentats contre des missions occidentales.


Après deux heures de mutisme, le ministère de l'Intérieur afghan a confirmé dans un communiqué l'attaque contre la légation irakienne. "Vers 11H20 ce matin (8H50 en France), un groupe de quatre terroristes a attaqué l'ambassade irakienne dans le district 4 de Kaboul. Un premier kamikaze s'est fait exploser à l'entrée de l'enceinte et trois autres se sont frayés un chemin à l'intérieur. La police a réagi promptement et le personnel de l'ambassade a été emmené en lieu sûr. Une opération pour tuer les terroristes est en cours."

La cible avait été précisée auparavant par un responsable de la sécurité, sous couvert d'anonymat. Selon cette source, "Un kamikaze s'est fait exploser devant l'entrée de l'ambassade irakienne et deux ou trois assaillants se trouvent à l'intérieur. Les forces spéciales sont sur place et les civils riverains ont été évacués." 

Plusieurs explosions de forte puissance et des tirs résonnaient toujours près de deux heures après la première déflagration, selon les riverains. Une épaisse fumée noire s'élevait au-dessus du quartier visé et des sirènes de police et d'ambulance retentissaient plus d'une heure après le début de l'attaque. Ambulances et forces de sécurité sont sur place.

L'ambassade irakienne est située à proximité de plusieurs bâtiments abritant des services de police, dont le siège des "Afghan Public Protection Police forces" (APPF), un service du Ministère de l'Intérieur créé pour protéger les bâtiments non officiels.

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Afghanistan : les talibans attaquent un hôpital et revendiquent un attentat ciblant des chiites à Kaboul (24.07.2017)



L’attaque de l’hôpital a fait 35 morts dans la province de Ghor. A Kaboul, une voiture piégée a explosé dans l’ouest de la ville, faisant au moins 26 morts et plus de quarante blessés.

Le Monde.fr avec AFP | 24.07.2017 à 05h55 • Mis à jour le 24.07.2017 à 14h38

Une épaisse colonne de fumée noire s’est élevée dans le ciel après l’explosion de Kaboul, le 24 juillet.

Dimanche 23 et lundi 24 juillet ont été des journées meurtrières en Afghanistan. Les talibans ont attaqué dimanche un hôpital dans un district reculé de la province de Ghor, au centre de l’Aghanistan, tuant 35 personnes, a annoncé lundi le porte-parole de la présidence, confirmant des informations de sources locales.

Ils ont également revendiqué un attentat lundi en plein Kaboul qui a fait 26 morts et 41 blessés dans un quartier chiite de la capitale, selon un dernier bilan annoncé par la présidence afghane.

Un hôpital attaqué

« Il s’agit d’un crime contre l’humanité », a déclaré devant la presse le porte-parole de la présidence afghane, qui n’a pas précisé qui des victimes étaient des patients ou des membres du personnel. Plusieurs informations avaient commencé à circuler dimanche à propos de l’attaque d’un hôpital, survenue alors que les talibans s’emparaient du district de Taywara au terme de plusieurs jours de combat, mais elles étaient particulièrement difficiles à vérifier en raison de l’éloignement de cette région.

D’autant qu’après s’être emparés du district « les talibans ont fait tomber les relais téléphoniques, coupant les lignes », avait affirmé dimanche le porte-parole du gouverneur provincial, qui avouait manquer d’informations précises sur la situation à l’hôpital. « Nous avons entendu dire que l’hôpital a été incendié, et de nombreux médecins et patients tués mais nous ne pouvons confirmer », avait-il dit.

Néanmoins, le porte-parole de la police provinciale avait affirmé qu’« après avoir pris le contrôle du centre du district, les talibans ont mis le feu à l’hôpital et tué des médecins et des patients ». A Kaboul, le ministère de la santé avouait également son impuissance à établir un bilan précis, avançant que, selon « un membre du conseil provincial, deux infirmiers, des gardes et plusieurs patients » avaient été tués. Les talibans ont démenti avoir attaqué l’établissement et parlé d’« une frappe aérienne ».

Explosion d’une voiture piégée à Kaboul

L’explosion d’une voiture piégée lundi au matin a fait au moins 26 morts et plus de quarante blessés dans l’ouest de Kaboul, selon un nouveau bilan. L’attaque ciblait la communauté hazara, chiite, déjà durement touchée il y a un an par le premier attentat du groupe Etat islamique (EI) au cœur de la capitale afghane. Le bilan ne cesse de s’alourdir.

Le ministère de l’intérieur afghan avait déclaré auparavant que « vingt-quatre personnes ont été tuées et quarante-deux blessées dans l’attentat de ce matin à Kaboul ». « La voiture piégée s’est jetée contre un autobus transportant des employés du ministère des mines », a déclaré le porte-parole du ministère.

L’explosion s’est produite peu avant 7 heures, heure locale (4 h 30, heure française) dans un quartier à majorité chiite particulièrement animé de Kaboul, où sont installés de nombreux clubs de gym, universités et instituts, des échoppes ainsi que des wedding halls, ces immenses salles dont les Afghans raffolent pour célébrer les mariages. Une épaisse colonne de fumée noire s’est élevée dans le ciel après l’explosion.

Les victimes sont des civils, dont des étudiants qui se rendaient tôt à leur université en cette période d’examen, mais aussi des gardes de sécurité protégeant la résidence d’un des principaux leaders de la communauté hazara et membre du Parlement, Mohammad Mohaqiq, selon son porte-parole.

« La voiture a explosé devant le premier point de contrôle de la résidence de M. Mohaqiq, faisant des morts et des blessés parmi les gardes et les civils. (…) Nous pensons qu’elle voulait atteindre la maison de M. Mohaqiq, mais nos gardes l’ont arrêtée. »

La communauté hazara marquait lundi le premier anniversaire d’un attentat contre une manifestation de plusieurs milliers de ses membres dans la capitale afghane, le 23 juillet 2016, qui avait fait 84 morts et plus de 300 blessés, premier attentat revendiqué par l’EI au cœur de Kaboul.

Depuis, l’organisation djihadiste, qui gagne du terrain dans le nord de l’Afghanistan, a frappé à plusieurs reprises les mosquées et foules chiites du pays, notamment à Kaboul et Mazar-e-Charif (nord), en octobre lors de l’Achourah, la principale commémoration religieuse de la communauté. Et plus récemment, le 16 juin, lors de la « nuit du Destin » à la fin du ramadan. La manifestation hazara annoncée pour lundi à la mémoire des victimes de cet attentat a été « ajournée » dimanche.


Afghanistan. L’armée reprend un district de l’opium aux talibans (17.07.2017)

Modifié le 17/07/2017 à 16:58 | Publié le 17/07/2017 à 16:58


Les forces de sécurité afghanes appuyées par des frappes aériennes américaines ont repris aux taliban un district de la province du Helmand, dans le sud du pays. | EPA/MAXPPP

Un district du Sud repris aux talibans en deux jours. Forte de ce succès, l’armée afghane, conseillée par les Marines américains, va poursuivre son offensive dans la province du Helmand, un des principaux centres de production d’opium au monde.

Les forces de sécurité afghanes appuyées par des frappes aériennes américaines ont repris aux talibans un district de la province du Helmand, dans le sud du pays, deux jours après le début de leur offensive, ont annoncé lundi des responsables du ministère de la Défense.


L’offensive a été lancée samedi pour reprendre le district de Nawa aux insurgés, affaiblir leurs positions dans le Helmand et les repousser jusqu’à Lashkar Gah, chef-lieu de la province.

Plus de cinquante bombes artisanales désactivées

Le général Dawlat Waziri, porte-parole du ministère de la défense a annoncé la mort de plus de 50 talibans ainsi que la destruction de véhicules et d’équipement militaire. Plus de 50 bombes artisanales ont été désactivées, a annoncé de son côté la Task Force Southwest, la mission d’assistance dirigée par les Marines américains dans le Helmand.


Les forces de sécurité devraient poursuivre l’opération plus au sud en empruntant la route principale jusqu’à la ville de Garmsir.

La reprise du district de Nawa, où les insurgés menaçaient Lashkar Gah, reflète le regain d’intérêt de l’armée afghane et de leurs conseillers américains pour la province du Helmand, d’où provient une grande part de l’opium produit dans le monde.

Afghanistan: record de victimes civiles (17.07.2017)
Mis à jour le 17/07/2017 à 10:06
L'Afghanistan a enregistré au premier semestre 2017 un nouveau record à la hausse des victimes civiles avec 1662 morts et 3581 blessés au sein de la population, notamment à Kaboul, ont annoncé lundi les Nations unies.

Une grande partie des victimes (40%) ont été touchées par des explosions - attentats, mines et engins explosifs improvisés (EEI) - dont près d'une sur cinq dans la capitale Kaboul, précise la Mission d'assistance de l'ONU à l'Afghanistan (Manua) dans son rapport semestriel.


Sur les six premiers mois de 2017, les attentats suicides et attaques complexes -- comprenant une voiture piégée ouvrant la voie à un commando armé -- ont entraîné la mort de 259 civils, tandis que 892 ont été blessés, en hausse de 15% comparé à 2016.

Nombre de ces victimes ont résulté de l'attaque suicide au camion piégé perpétrée dans le quartier diplomatique de Kaboul le 31 mai, qui a fait 92 morts selon l'ONU - 150 selon le président Ashraf Ghani - et 500 blessés, "l'incident le plus meurtrier depuis 2001" selon la Manua.

Les femmes (174 ont été tuées, +23%) et les enfants (436 sont morts, +9%) sont également de plus en plus touchés par les mines terrestres et les raids aériens visant les positions insurgées, les talibans et le groupe Etat islamique.

Signe que le conflit s'étend, les victimes civiles sont en augmentation dans quinze des 34 provinces du pays, avec la recrudescence des attaques perpétrées par les insurgés, y compris pendant les mois d'hiver de janvier à mars. Les plus touchées sont, outre Kaboul, le Helmand, Kandahar, l'Uruzgan au sud, le Nangarhar (est), Herat et Faryab (ouest), Laghman (centre) et Kunduz et Farah (nord).

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Le chef de l'EI en Afghanistan tué par l'armée américaine (15.07.2017)

Par Le Figaro.fr avec ReutersMis à jour le 15/07/2017 à 08:35 Publié le 15/07/2017 à 08:31


Le chef de l'Etat islamique (EI) en Afghanistan, Abu Sayed, a été tué dans une frappe aérienne alors qu'il se trouvait au quartier général du groupe dans la province de Kunar, a annoncé le Pentagone vendredi.
L'opération s'est déroulée mardi et d'autres membres de l'EI ont été tués, a indiqué la porte-parole de l'armée américaine Dana White qui a publié un communiqué.


Abu Sayed est le troisième chef de la branche afghane de l'EI à se faire tuer depuis juillet 2016. Son prédécesseur, Abdul Hasib, avait été tué lors d'une opération conjointe américano-afghane le 27 avril dernier dans la province de Nangarhar (est). Hafiz Saeed Khan, à qui il avait succédé, a été tué par une frappe de drone en 2016.


La branche afghane de l'EI, parfois désignée sous le nom d'Etat islamique-Khorasan, du nom de l'ancienne région englobant l'Afghanistan, une partie de l'Iran et de l'Asie centrale, est active depuis 2015. Elle combat à la fois les taliban et les forces afghanes et américaines.

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L'armée américaine affirme avoir tué le chef de l'EI en Afghanistan (14.07.2017)

Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 14/07/2017 à 21:47 Publié le 14/07/2017 à 20:49


L'armée américaine a tué le nouveau chef du groupe Etat islamique en Afghanistan lors d'un bombardement en début de semaine dans la province de Kunar, trois mois après la mort de son prédécesseur dans de semblables circonstances, a annoncé ce vendredi le Pentagone. Les Etats-Unis intensifient leur lutte contre l'organisation extrémiste dans ce pays, craignant que l'Afghanistan ne devienne à terme la nouvelle plaque tournante des jihadistes, qui perdent du terrain en Irak et en Syrie.

"Les forces américaines ont tué Abou Sayed", leader de l'EI-Khorasan - appellation de la branche locale de l'EI en Afghanistan - dans une "frappe sur le quartier général du groupe" jihadiste le 11 juillet, a précisé dans un communiqué la porte-parole du ministère américain de la Défense, Dana White. Le "raid aérien a également tué d'autres membres de l'EI-Khorasan et va considérablement perturber les objectifs du groupe terroriste d'intensifier sa présence en Afghanistan", a-t-elle expliqué.


Abou Sayed est le troisième "émir" de l'organisation djihadiste en Afghanistan à être abattu par Washington et Kaboul, après Hafiz Sayed Khan l'an dernier et Abdul Hasib fin avril. Ce dernier a été tué lors d'une opération conjointe des forces américaines et locales dans l'est du pays. Les forces afghanes et américaines ont lancé une offensive depuis mars 2017, souligne le Pentagone, pour "envoyer à l'EI le message clair qu'il n'y a pas de sanctuaire pour leurs combattants en Afghanistan".

Les talibans afghans se disent prêts à gouverner (04.07.2017)
Le mouvement taliban a engagé une politique d’apaisement à l’égard de la communauté internationale.

LE MONDE | 04.07.2017 à 10h57 | Par Jacques Follorou (Kaboul, envoyé spécial)

Des forces de sécurité afghanes observent des affrontements entre talibans et forces afghanes, à Kunduz, le 10 mai.

L’armée afghane a-t-elle délogé, mi-juin, l’organisation Etat islamique (EI) des grottes de Tora Bora avec l’aide des talibans ? L’information a été démentie au Monde par le gouvernement afghan, mais elle continue d’alimenter les conversations au sein des chancelleries occidentales à Kaboul. Et des ONG, afghanes et internationales, présentes dans la région, la confirment en souhaitant conserver l’anonymat. « Il y a des alliances tactiques ponctuelles dans les zones d’implantation de Daech, comme le nord-est, où les forces gouvernementales ont même pu donner des munitions aux talibans pour lutter contre un ennemi commun », explique Ahmed Rashid, expert reconnu du mouvement taliban.

Ce qui peut apparaître comme une contradiction – une alliance entre les talibans et le gouvernement afghan – s’inscrit dans un contexte local complexe où le principal mouvement insurgé afghan semble mener, derrière une action militaire connue de tous, un autre combat, plus ambitieux peut-être : celui consistant à être considéré comme un interlocuteur crédible et responsable pour pouvoir gouverner à nouveau le pays.

« Même si le mouvement taliban reste divisé et difficile à analyser, il y a indubitablement une nouvelle stratégie en cours, poursuit M. Rashid. Le camp de la paix reste minoritaire parmi les talibans, mais leur volonté d’exister politiquement dépasse largement leur seule soif d’emprise militaire. » Au quartier général de l’OTAN, à Kaboul, on se borne à reconnaître que « les talibans n’ont jamais été dans une position aussi favorable, même s’ils gagnent surtout sur le terrain de l’image et de la communication ».

Emprise croissante

Sur le terrain, « les talibans contrôlent plus de 40 % du territoire et 35 % de la population et leur emprise ne cesse de se renforcer », estime l’ONU à Kaboul. Dans certaines provinces du sud, comme le Helmand, fief historique taliban, le mouvement contrôle désormais...


L'Afghanistan assis sur un trésor de minerais (14.06.2010)
Par Thomas Vampouille
Mis à jour le 14/06/2010 à 10h35 | Publié le 14/06/2010 à 10h34

D'après Washington, le sous-sol du pays recèle d'importantes réserves de métaux précieux, qui pourraient le propulser parmi les premiers exportateurs mondiaux.

De l'or, du cuivre, du lithium ? Des géologues américains ont découvert dans le sous-sol afghan de gigantesques réserves de minerais, dont ils ont évalué la valeur à mille milliards de dollars, a rapporté lundi le New York Times.

La découverte a été faite par une petite équipe de géologues et responsables du Pentagone. Selon le quotidien américain, ils se sont appuyés sur des cartes et des données collectées par les experts miniers russes durant l'occupation soviétique des années 1980. Après le retrait de l'URSS, les géologues afghans avaient caché ces documents pour ne les ressortir qu'après la chute des talibans en 2001.

A en croire des responsables de l'administration américaine cités par le journal, ces gisements, répartis dans tout le pays, seraient suffisants pour en faire un des premiers exportateurs mondiaux de minerais. Par exemple, ses seules réserves de lithium - un composant très recherché, utilisé pour les batteries des téléphones et des ordinateurs portables - placeraient l'Afghanistan au niveau de la Bolivie, pour l'instant détenteur des premières réserves mondiales. Une note interne du Pentagone évoque même une «Arabie saoudite du lithium». Kaboul pourrait également devenir un des leaders mondiaux de la production de fer et de cuivre. Parmi les autres découvertes, d'importants gisements de niobium - un métal utilisé pour produire de l'acier supraconducteur -, d'or et de cobalt.

«Beaucoup de si»

«Cela deviendra l'ossature de l'économie afghane», a estimé Jalil Jumriany, conseiller du ministère afghan des Mines. «Il y a là-bas un potentiel stupéfiant», s'est exclamé pour sa part le général américain David Petraeus, chef d'état-major général, précisant toutefois qu'«il y a bien sûr beaucoup de ?si'». Le premier d'entre eux est la capacité à exploiter ces richesses. Ravagé par la guerre, l'Afghanistan ne dispose pour le moment pas des infrastructures minières et industrielles nécessaires. Selon les responsables américains, il faudra des décennies pour qu'elles se mettent pleinement en place.

Deuxième hypothèque qui pèse sur ce potentiel minier : les convoitises qu'il suscite. A l'intérieur des frontières afghanes d'une part, où les résistances des groupes rebelles du sud et de l'est pourraient bien être exacerbées par la perspective d'exploitation de tels filons. Celle, d'autre part, des puissances régionales - la Chine et l'Inde, voire la Russie - qui pourraient bien s'impliquer davantage dans la géopolitique déjà complexe de l'Afghanistan. Deux entreprises chinoises se sont déjà engagées à investir quatre milliards de dollars dans la mine de cuivre d'Aynak, au sud de Kaboul, soit le plus important investissement étranger civil à ce jour dans le pays.

Enfin, dans un pays déjà ravagé par la corruption, la découverte d?un tel magot sonne comme un défi. L'Afghanistan devra faire de gros progrès en matière de gouvernance pour ne pas être victime, comme tant d'autres avant lui, de la «malédiction des matières premières» et pour que celles-ci soient réellement facteur de développement. Le président Hamid Karzaï, qui a été récemment informé de ces découvertes par un responsable américain, a donc du pain sur la planche.


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